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Luis Sepúlveda : "La littérature peut être un acte de justice"

Résumé

En 2017, l’écrivain chilien Luis Sepúlveda évoque au micro de Christophe Ono-dit-Biot son rapport à la dictature chilienne et à la mémoire des luttes menées par toute une génération. Des luttes pour la justice dans lesquelles la littérature occupe une place majeure.
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Luis Sepúlveda (écrivain).
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En 2017, Luis Sepúlveda, le célébrissime auteur chilien du roman Le Vieux qui lisait des romans d’amour, est l’invité de Christophe Ono-dit-Biot pour "Le Temps des écrivains". En 1992 avec son premier livre qui puisait aux sources enchantées du roman, avec ses Indiens d’Amazonie, ses fauves et ses chercheurs d’or, il avait fortifié l’imaginaire de millions de lecteurs dans plus de 40 langues. En 2017, il vient de publier aux éditions Métailié La Fin de l’histoire , un roman qui nous plonge dans les heures sombres du régime de Pinochet et qui a pour caractéristique de reprendre un héros qu’il avait fait naître dans un livre paru 20 ans plus tôt, Un nom de torero. Il s’appelle Juan Belmonte, c’est un ancien guérillero, retiré de tout, qui vit tranquillement en Patagonie avec sa compagne Veronica, et qui va devoir reprendre du service lorsqu’il est contacté par les services secrets russes.

Luis Sepúlveda : "La littérature peut être un acte de justice et peut faire apparaitre la justice. [mon héros] Belmonte est le symbole d’un sentiment de persévérance. Belmonte symbolise cela, ce qui est arrivé à ma génération. On peut perdre un pied, une jambe entière mais il faut continuer à aller de l’avant. Et, en ce sens, la littérature est certainement un moteur".

Luis Sepulveda a eu un rapport très personnel, très intime avec la dictature d’Augusto Pinochet. Opposant, incarcéré pour ses opinions, il demeura en détention pendant deux années et demie avant d’être libéré grâce à la pression des ONG et notamment d’Amnesty International.

Cette libération fut le point de départ d’une longue pérégrination à travers l’Amérique latine qui l’amena à vivre au sein d’une communauté d’indiens Shuars au Nicaragua et inspira son premier livre, Le Vieux qui lisait des romans d’amour.

Jusqu’à sa mort en 2020 l’auteur n’a de cesse de dénoncer l’absurdité et la violence de la dictature de Pinochet et des régimes autoritaires qui ont meurtri l’Amérique latine. Ces régimes n’ont pas complètement disparu ils ont laissé des traces et des souffrances dans la population, toute l’œuvre de Luis Sepulveda en porte le témoignage.

Par Christophe Ono-dit-Biot
Réalisation : Anne-Laure Chanel
Le temps des écrivains - Emission spéciale Luis Sepulveda (1ère diffusion : 10/06/2017)
Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France

Ecouter : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/le-temps-des-ecrivains-emission-speciale-luis-sepulveda-1ere-diffusion-10-06-2017-1062357