Oriente Medio
Reparto de agua desfavorece a palestinos Israël mène la guerre de l’eau dans les territoires occupés
Los israelíes que habitan en los territorios ocupados de Cisjordania consumen cuatro veces más agua que los palestinos. Así lo afirma un informe de la organización de DDHH Amnistía Internacional (AI), que acusa a las autoridades israelíes de discriminar a los palestinos cuando se trata de reparto de agua. Un agua que procede de nacimientos que se encuentran precisamente en Cisjordania.
Las colonias consumen 20 veces más agua que las ciudades palestinas en una zona seca y de alta demografía.
Donatella Rovera es coordinadora del informe de AI en Israel, y éstas son sus explicaciones desde Jerusalén.
por Tatiana Miralles. Artículo publicado el 28/10/2009.
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Reportage
Israël mène la guerre de l’eau dans les territoires occupés
LE MONDE | 28.10.09 |
Jérusalem Correspondant
La vigueur des réactions qui ont accueilli le rapport critique d’Amnesty International sur la question de l’accès à l’eau potable dans les territoires palestiniens occupés par Israël rappelle à quel point l’eau est une question stratégique au Proche-Orient.
L’étude réalisée par l’organisation de défense des droits de l’homme, rendue publique mardi 27 octobre, est un constat accablant des pratiques "discriminatoires" envers la population palestinienne, imposées par les autorités israéliennes.
Le partage de l’eau est un sujet politique : il fait partie des questions liées au "statut final" d’un futur accord de paix israélo-palestinien, au même titre que celles des réfugiés, des frontières d’un Etat palestinien, et de Jérusalem. La Water Authority israélienne, qui réfute les accusations d’Amnesty, en conclut qu’il y a peu de chances que la situation évolue avant un tel accord.
L’accès à l’eau, qui est soumis au contrôle total qu’Israël exerce sur les ressources de la région, est aggravé par la sécheresse aiguë qui menace aujourd’hui les nappes aquifères. L’Etat juif, souligne Amnesty, utilise plus de 80 % de l’eau provenant de l’aquifère de montagne, limitant l’accès des Palestiniens à 20 % de cette réserve. Or, il s’agit de l’unique ressource en eau des Palestiniens en Cisjordanie, insiste Amnesty, "alors qu’Israël dispose de plusieurs sources d’approvisionnement (lac de Tibériade et aquifère côtier) et utilise toute l’eau disponible du Jourdain". L’Etat juif occupe la vallée du Jourdain depuis la guerre de 1967, et n’accorde aucun accès à ses rives aux Palestiniens.
Les eaux du Jourdain sont convoitées à la fois par Israël, la Syrie, le Liban et la Jordanie, avec pour résultat de réduire par endroits son débit à celui d’un ruisseau salant et contaminé par les eaux usées non traitées, ce qui provoque un assèchement préoccupant de la mer Morte.
Amnesty relève que la consommation en eau des Palestiniens est à peine de 70 litres par personne et par jour, soit nettement moins que les 100 litres recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), contre plus de 300 litres pour les Israéliens.
Dans certaines zones rurales, ajoute l’organisation, les Palestiniens survivent avec à peine 20 litres par jour. Plus de quarante ans après l’occupation de la Cisjordanie, ajoute Donatella Rovera, auteure du rapport, 180 000 à 200 000 Palestiniens vivant dans des communautés rurales n’ont pas accès à l’eau courante. Cette situation est d’autant plus choquante, insiste-t-elle, que les colons israéliens établis en Cisjordanie, "en violation du droit international, recourent à l’irrigation intensive pour leurs cultures, et disposent de jardins luxuriants et de piscines".
Cette dernière affirmation ne convainc qu’à moitié : les "jardins luxuriants" et les "piscines" sont loin d’être la règle, et les colons juifs en Cisjordanie forment une palette d’individus aux revenus disparates. "Quelque 450 000 colons utilisent autant, sinon plus d’eau, que l’ensemble de la population palestinienne, estimée à 2,3 millions", ajoute Amnesty, qui consacre une place importante de ce rapport à la situation dans la bande de Gaza, où la pénurie d’eau est critique. Dans cette portion de territoire contrôlée par le Hamas, la seule ressource en eau est l’aquifère côtier, puisque Israël n’autorise pas de transfert d’eau de la Cisjordanie vers Gaza.
Puissant levier politique
Sur-utilisée et contaminée à plus de 90 % par les eaux usées non traitées, l’aquifère côtier est source de maladies et d’épidémies. Cette situation est aggravée par le blocus imposé par Israël, qui interdit l’entrée à Gaza d’équipements nécessaires à la réparation et à la modernisation du réseau.
Le rapport d’Amnesty rappelle que les Palestiniens ne peuvent creuser de nouveaux puits sans obtenir de permis délivré par l’armée israélienne. Il explique en quoi les restrictions d’accès à l’eau potable sont un outil politique en favorisant les expulsions. Il montre enfin comment le "Mur" ou "barrière de sécurité", les check-points et autres barrages routiers, interdisent ou retardent l’accès à l’eau en Cisjordanie.
La Water Authority israélienne a contesté les chiffres avancés par Amnesty, déploré que l’organisation ne l’ait pas consultée, mais n’a pas remis en question la réalité du phénomène de discrimination dont pâtissent les Palestiniens.
Si les Israéliens consomment "408 litres d’eau par jour" (Amnesty parle de 300 litres...), les Palestiniens en utilisent 200, affirme-t-elle, tout en assurant que la consommation des Israéliens a baissé de 70 % depuis 1967, alors que celle des Palestiniens a progressé de 85 à 105 m3 au cours de la même période. La Water Authority souligne enfin qu’Israël a toujours accordé aux Palestiniens davantage d’eau que les accords d’Oslo (1993) ne leur en allouaient.
Au-delà des chiffres, l’attitude des autorités israéliennes montre que l’accès à l’eau reste un puissant levier politique dans les relations israélo-palestiniennes. C’est aussi un enjeu stratégique régional : pour pallier une pénurie croissante d’eau, Israël envisage de nouveau d’en importer de Turquie. Sauf que la détérioration récente de ses relations diplomatiques avec Ankara ne favorise pas un tel objectif.
Laurent Zecchini