Revista de la prensa europea

Vuelta a clase en Francia. Defensores de “una enseñanza más tradicional”

Artículo publicado el 02/09/2009.

Hoy comienzan las clases en Francia para los alumnos secundarios, y mañana volverán al colegio los alumnos de primaria. El tema inspira innumerables comentarios en la prensa de hoy que constata, como lo hace Le Parisien, que "este año escolar arranca con la inquietante amenaza de la gripe A". El diario trata de responder a las preocupaciones de profesores y padres, que se preguntan qué pasará realmente cuando los casos comiencen a multiplicarse. En España, donde las clases todavía no comienzan, El País aporta una respuesta local al indicar que el gobierno ha decidido mantener las aulas abiertas "como ante cualquier gripe".

Otro tema clásico de reflexión en estas fechas está presente en la portada de Le Figaro (1), que asegura que los defensores de “una enseñanza más tradicional” ganan terreno y lanzan una nueva ofensiva. Pero este diario conservador explica que el gobierno ha optado hasta el momento por una posición intermedia entre quienes piden un retorno a la “vieja escuela” y quienes preconizan "un exceso de pedagogía", según la fórmula de Le Figaro.

http://www.rfi.fr/actues/articles/117/article_12777.asp


(1)

Le «pédagogisme», une idéologie soixante-huitarde

Natacha Polony
01/09/2009 |

Depuis quarante ans, cette idéologie, qui s’est imposée aux États-Unis dès les années 1930, triomphe en France.

On en parle depuis vingt ans, depuis que la loi d’orientation sur l’école de 1989 a consacré la victoire de ce courant de pensée. Le «pédagogisme» s’est alors incarné dans les fameux IUFM et leurs experts en sciences de l’éducation. Mais ces préceptes pédagogiques qui imprègnent le système éducatif français (et bien plus fortement celui d’autres pays occidentaux, en particulier les États-Unis) prennent leurs racines au XIXe siècle, bien avant ce Mai 68 auquel on les associe.

La phrase de la loi de 1989 qui résume la nouvelle pédagogie, «l’élève au centre du système scolaire», traduit, par-delà son as­pect sympathique, un renversement des perspectives en matière d’éducation.

Inspirés par Jean-Jacques Rousseau et par les travaux de psychologues et de comportementalistes américains, les pédagogues dits «progressistes» (pour reprendre la terminologie de Nathalie Bulle dans L’École et son double, le meilleur essai écrit sur la question) sont partis du principe que la transmission des connaissances par le professeur n’était que la reproduction de schémas archaïques qui enfermaient l’élève. Celui-ci devait être «créateur de son savoir», et le pédagogue un «accompagnateur». Le rôle de l’école était de transmettre, non plus des «savoirs» mais des «savoir-faire» et des «savoir-être».

Cette idéologie triompha aux États-Unis dès les années 1930. Hannah Arendt, en 1960, dans La Crise de la culture, en dénonçait les effets pervers sur le système éducatif américain. Peu importe, il s’imposa en France en se colorant d’une teinte politique.

Répétition et mémorisation

Les thèses de Pierre Bourdieu sur l’école comme lieu de transmission de la culture dominante et de reproduction des inégalités achevèrent de convaincre la majorité des enseignants - et nombre de politiques - de la nécessité d’adapter l’école non seulement aux «nouveaux pu­blics» drainés par la massification du système (c’est la version de gauche du pédagogisme), mais aussi aux évolutions d’un monde en mouvement (c’est la version de droite).

Les années 1970 et 1980 virent se multiplier les postes en sciences de l’éducation dans les universités, jusqu’à ce que la loi de 1989, pensée par Philippe Meirieu et mise en place par Lionel Jospin et Claude Allègre, ne vienne graver dans le marbre ce qui s’était imposé à tous les échelons du système. Les professeurs des écoles qui, en toute sincérité, se sont indignés contre des programmes scolaires mettant en avant la répétition et la mémorisation sont les héritiers de ce courant, les produits d’une formation aux méthodes inductives (fondées sur la découverte par l’enfant plutôt que sur la transmission par le maître) et à l’«épanouissement des enfants» plutôt qu’à l’instruction.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/09/02/01016-20090902ARTFIG00021-le-pedagogisme-une-ideologie-soixante-huitarde-.php

L’offensive des partisans de l’école traditionnelle

Marie-Estelle Pech. 02/09/2009.

Prônant le retour aux «fondamentaux» et la fin de l’héritage de 68, ils pèsent désormais dans le débat politique.

En à peine cinq ans, le clan des «antipédagogistes» ou «républicains» est entré avec bruit dans la forteresse éducation. Des enseignants proches de cette tendance, comme Jean-Paul Brighelli, Rachel Boutonnet, Marc Le Bris,Cécile Ladjali, sont régulièrement invités sur les plateaux de télévision dès qu’un débat porte sur l’éducation. Nicolas Sarkozy a lui-même convié à déjeuner, ce printemps, certaines de ces personnalités pour sonder leur état d’esprit.

Si tous ne sont pas d’accord sur les solutions à apporter au système, ils se retrouvent pour dire que la qualité de l’éducation recule. Un état de fait lié, selon eux, à un excès de pédagogisme diffusé dans les IUFM, créé en1989 sous Lionel Jospin, avec l’aide du professeur en sciences de l’éducation Philippe Meirieu. À celui-ci, qui prône un enseignement centré autour de l’élève, les «antipédagos» reprochent une idéologie égalitariste et démagogique. Tenants d’un enseignement strictement «disciplinaire» et élitiste, ils rejettent l’idée d’un élève qui s’approprie progressivement son savoir. «On ne cesse de caricaturer ma pensée, rétorque Philippe Meirieu, Je n’ai jamais demandé à ce que l’on enseigne des paroles de rap à la place de la poésie d’Homère !»

Concilier les deux camps

Ces partisans de l’école «à l’ancienne» ont réussi à obtenir une grande visibilité. «Nous avons beaucoup bataillé pour cela. Nous savons dénicher de bons “clients” pour les médias», affirme l’un d’eux. En librairie, le succès de leurs pamphlets ne se dément pas. Et l’engouement pour l’école privée, supposé moins réfractaire aux «méthodes traditionnelles» reflète l’attention que portent les familles à ces questions.

Sur un plan politique, l’influence des antipédagos est en demi-teinte. Avec l’arrivée de XavierDarcos, il y a deux ans, ils ont crié victoire. Sa réforme de l’école primaire centrée sur un «retour aux fondamentaux» est alors appréciée. «Je l’ai inspirée», affirme Jean- Paul Brighelli qui avait ses entrées Rue de Grenelle. La réforme des IUFM, accusés de propager une «pensée unique jargonnante», est également applaudie.

Mais il n’y a en réalité ni vainqueur ni vaincu, car le gouvernement a essayé de se concilier les deux camps, flattant les uns et les autres. Les antipédagogistes ont obtenu satisfaction grâce à la réforme de l’école primaire même si la diminution des heures d’enseignement avec la suppression du samedi matin les a, parfois, exaspérés. Le projet de la réforme du lycée est, lui, une main tendue en direction des «pédagogistes». En entendant l’idée d’un enseignement «à la carte», notamment en terminale, certains ont failli s’étrangler.

Cette galaxie des défenseurs des fondamentaux à l’école transcende les courants politiques,puisque l’on y découvre des personnalités venues de l’extrême gauche et d’autres de la droite libérale. Mais tout en partageant le même constat d’une école en perdition et d’un «excès de pédagogie» dans l’enseignement, beaucoup se détestent copieusement. Le mathématicien Laurent Lafforgue, catholique affirmé, reproche à Jean-Paul Brighelli, le fervent laïc «d’insulter la foi chrétienne» dans ses pamphlets. Des associations d’enseignants, comme Sauver les lettres, viennent de gagner en justice contre l’association de parents libérale, SOS éducation, accusée de gonfler le nombre de ses adhérents.

Xavier Darcos confiait parfois que les «républicains» étaient un peu encombrants politiquement. Luc Chatel, le nouveau ministre, est attendu avec méfiance. Il n’est pas issu du sérail des professeurs de lettres qui constitue le principal bataillon des «antipédagos». Il a par ailleurs eu le malheur de souhaiter qu’avec la prochaine réforme du lycée, les établissements scolaires deviennent davantage des «lieux de vie» pour les lycéens. «Fumisterie pédagogique», fulmine déjà Jean-Paul Brighelli.Ce débat d’idées profondément français, lancé pour la première fois en 1882 avec la création de la première chaire de pédagogie à la Sorbonne par Jules Ferry, n’est pas prêt de s’éteindre.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/09/01/01016-20090901ARTFIG00677-l-offensive-des-partisans-de-l-ecole-traditionnelle-.php