Avec les "cartoneros" de Buenos Aires
LEMONDE.FR | 26.10.07 |
Ils seraient 7 000, 8 000, peut-être plus, dans la capitale argentine… Dix fois moins qu’au plus fort de la crise de 2001-2002 qui avait vu leur nombre exploser. Si la plupart ont récupéré leur ancien emploi, seul reste un noyau dur de cartoneros, ces travailleurs informels qui trouvent dans les poubelles des quartiers riches de Buenos Aires un moyen de subsistance. Dans le jargon officiel, on les appelle les "récupérateurs urbains".
L’attention médiatique est retombée et l’élan de solidarité à leur égard s’est lui aussi essoufflé. Certains riverains leur reprochent de salir les rues et de bloquer le transit des voitures.
Pourtant, à eux seuls, ils recyclent environ 10 % des déchets générés à Buenos Aires, près de 600 tonnes par jour. Ils sont seuls dans cette tâche, les entreprises de collecte mandatées par la ville ne classent pas les résidus et enterrent tout dans les déchetteries.
Les "cartoneros" cherchent désormais à s’organiser, non sans mal. Sans eux et la crise qui les a rendus visibles, l’Argentine ne connaîtrait pas le recyclage.