La canicule et le report du brevet révèlent l’absurdité du calendrier scolaire

Non sans hypocrisie, la fin de l’année scolaire est maintenant fixée non plus en juin mais de plus en plus tard en juillet, le 5 ou 6 selon les hasards du calendrier. Les écoles quasiment désertes devenant des garderies.

René Chiche - Professeur de philosophie, Vice-président Action & Démocratie CFE-CGC, membre du Conseil supérieur de l’éducation

Il fut un temps où l’homme vivait selon la nature et réglait ses activités selon les saisons. Un temps où la fin des classes coïncidait avec les feux de l’été et ceux de la Saint-Jean tandis que la rentrée avait sagement lieu après les vendanges de septembre. L’école instruisait alors. C’était encore une institution et l’on ne parlait pas d’elle comme d’un “service public”. Une institution avec des règles et distribuant à chacun sa place. L’autorité des maîtres n’était pas contestée. Il eût semblé inconvenant qu’on laissât aux premiers venus, spécialistes de ce qu’ils ignorent, la capacité d’y introduire quelconque changement d’après leur fantaisie.

Puis vint l’ère du clientélisme électoral et, avec lui, celui du parent d’élève professionnel prétendant avoir un avis sur tout: les programmes, l’organisation des études, la présence ou non d’estrades et de tableaux noirs dans les salles de classe et, pour couronner le tout, la “reconquête” du mois de juin que des ministres de passage s’empressèrent à leur tour de décréter grande cause nationale, disputant ce titre à la promesse d’une “réussite” pour tous pendant que, dans une indifférence presque générale, le niveau des études s’effritait un peu plus chaque année.
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