Cine. Drama

Ixcanul 2015 Réalisé par Jayro Bustamante 1h33 avec María Mercedes Coroy, María Telón, Manuel Manuel Antún

La critique par Frédéric Strauss

Tout étonne, dans ce premier film venu du Guatemala. Voici un couple de paysans qui parlent une langue maya et semblent communiquer avec les forces secrètes de la nature — ils font des offrandes à un volcan comme à un dieu. Aux croyances et à la magie se mêle un sens terre à terre des intérêts et de la survie : ces paysans vont marier leur fille à un responsable de la plantation de café où ils travaillent. La jeune María paraît se soumettre à leur volonté mais elle n’en garde pas moins sa liberté…

La tension d’un mélodrame familial s’immisce dans ce cinéma d’une authenticité presque documentaire, souvent aussi d’une grande puissance visuelle. Le jeune réalisateur met la force des images au service d’une population victime de discrimination. « La situation de la femme maya est celle d’un volcan qui s’éveille, qu’on sent trembler mais qui n’est pas encore en activité, disait-il à la sortie du film. Les droits de l’homme sont la dernière chose qui importe, dans un pays comme le Guatemala. Et ceux de la femme maya arrivent encore après. » Un film aussi engagé qu’envoûtant.

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