Venezuela : un coup d’Etat dans les cartons depuis 20 ans ?

Par Geopragma

Après la reprise en main du Brésil et tandis que l’hémisphère ouest et l’Europe, avec plus ou moins de vigueur, emboitent le pas des Etats-Unis pour en finir avec le chavisme chez ce grand concurrent pétrolier en pleine déroute économique et sociale, GEOPRAGMA regrette un débat dangereusement faussé en France sur les événements au Venezuela. En effet, encouragés par le Front de gauche qui encense sans discernement le mouvement chaviste, ses opposants prennent parti, en miroir, pour le chef de l’opposition, Juan Guaido, qui s’est autoproclamé président par intérim, alors même que Nicolas Maduro a été réélu en 2018 et a prêté serment le 10 janvier dernier.

Ce coup d’Etat se prépare en fait depuis 20 ans, depuis l’arrivée au pouvoir de l’insolent Hugo Chavez en 1999 et le refus absolu des Etats-Unis de voir se consolider un nouveau Cuba dans leur pré carré latino-américain. Dès l’origine, la politique de Chavez, visant à constituer avec l’Iran, la Russie, la Chine et bien sûr Cuba un axe dissident par rapport à Washington, a toujours été vécue comme une provocation ne pouvant rester sans réponse. Un premier coup d’Etat avorté en avril 2002, puis un second avec une tentative d’assassinat de Nicolas Maduro en février 2015, une volée de sanctions depuis 2014 puis en 2017 et 2018 : tout a été fait pour déstabiliser ce régime, concurrent pétrolier de premier ordre. Le Venezuela dispose en effet d’un potentiel énergétique colossal (premières réserves mondiales de pétrole prouvées au monde devant l’Arabie saoudite, avec près de 300 milliards de barils selon un rapport de l’OPEP de 2011).

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