Pourquoi l’esprit latin est plus fort que le néo-féminisme par Jérôme Blanchet-Gravel - 16 décembre 2017

L’actualité récente nous a fait voir le côté sombre du néo-féminisme, celui qui aspire à encadrer le désir et à purger la société de ses impuretés masculines. Depuis l’affaire Weinstein qui a secoué le monde du spectacle de Los Angeles à Paris, le néo-féminisme s’est imposé partout, il a été déployé à grande échelle et sans aucune mesure. Depuis les universités où il a été complètement fabriqué, il est parvenu à imposer ses normes dans un monde vidé de sa substance.

La réconciliation du désir et de la morale

Devant l’avènement d’une société aseptisée où la séduction apparaît comme un crime passible d’une lourde amende morale, il devient nécessaire et même urgent d’en appeler à un tout autre idéal. Pour combattre le néo-féminisme qui voudrait rendre les hommes totalement passifs et insensibles à la beauté, il faut d’abord renouer avec l’esprit latin.

Par esprit latin, il faut entendre une certaine façon de se comporter en société que plusieurs peuples d’héritage catholique ont cultivée à travers le temps. S’il fallait vraiment le définir, nous pourrions dire que l’esprit latin est une vision du monde qui réconcilie par son esthétique le désir et la morale, la tentation et l’ordre, la passion et la discipline. L’esprit latin est coloré et désinvolte, flamboyant et séducteur, expressif et animé. C’est aussi, en quelque part, la tendre acceptation des choses telles qu’elles sont vraiment.

L’art de vivre latino-américain…

Évidemment, le réservoir ultime de cet art de vivre demeure l’Amérique latine, vaste espace encore préservé des dérives autoritaires du néo-féminisme. L’univers latino-américain avec ses couleurs, sa chaleur, son charme, ses sentiments volcaniques et sa musicalité. L’Amérique latine a une personnalité fougueuse, c’est une gigantesque réserve de douceur violente où la féminité est quotidiennement célébrée. L’Amérique latine est une panthère noire qui s’assume comme mère et comme femme, un endroit où les hommes n’ont pas à cacher leur envie comme s’il s’agissait d’un vilain péché.

On peut traîner la nuit à La Havane pour s’en convaincre. On peut aussi assister à une soirée dansante pour entrevoir les bienfaits de cette civilisation. Véritables catharsis, les soirées latines reconnectent la modernité aux temps primordiaux, elles permettent, durant quelques heures, d’exprimer toutes les formes du désir à l’intérieur d’un cadre accepté.

Nul besoin d’avoir fait de l’anthropologie pour réaliser que cette manière de voir les choses témoigne d’une sagesse populaire de loin supérieure aux lubies actuelles du mouvement féministe. Non seulement le projet d’encadrement du désir des nouvelles féministes relève d’un fantasme totalitaire d’abolition de la nature humaine, mais il mène à la stérilisation d’une société déjà en manque de plaisir de vivre. Les grandes prêtresses de la justice sociale devraient savoir que la vie ne fonctionne pas comme un programme informatique et donc que leur projet est illusoire, voire contre-productif.

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