La fin du rêve socialiste

El fin del sueño socialista Pierre Le Vigan, le 12/09/2014

Conclusion de l’article :
/.../ "Dans le même temps, comme le remarque Gérard Belloin, « l’ascenseur social a fait place au descenseur social et l’école majore les inégalités sociales originelles. » Cela pourrait créer une situation révolutionnaire. Il n’en est rien. Pourquoi ? Parce que le capitalisme a créé un nouveau mode de vie et une accoutumance à ce mode de vie. C’est le consumérisme. C’est le despotisme publicitaire. L’illimitation du marché apparaît un remède à la finitude de la vie humaine. L’horizon humain est privatisé, il devient une simple affaire individuelle, tout en étant hanté par le mimétisme. La fonction paternelle n’est plus assumée symboliquement (Voir François Richard, L’actuel malaise dans la culture, L’Olivier, 2011). Le « monstre doux » (Raffaele Simone) réactualise Tocqueville : le despotisme doux, c’est l’État, c’est le nouveau totalitarisme liquide, post-démocratique, celui qui « dégrade les hommes sans les tourmenter ». Face à cela, il faut d’autres finalités que la production, autre chose que le socialisme tel qu’il a existé c’est-à-dire productiviste, ou un autre socialisme, ce qui revient au même. C’est ce qu’avait vu André Gorz : « Rien ne garantit que la croissance augmentera la disponibilité des produits dont la population a besoin »(« Richesse sans valeur, valeur sans richesse », in Cadernos IHU Ideias, 31, Sao Paulo, Unisinos, 2005). Le tournant écologique s’impose dans les faits, pas encore dans les esprits".

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