Crise
Espagne La crise sera-t-elle féconde ? LE MONDE GEO ET POLITIQUE | 14.09.2012 à 16h18
Intitulée L’Année prochaine sera meilleure, la pièce humoristique à l’affiche en ce moment au Théâtre des Beaux-Arts de Madrid est une manière de railler les adeptes de la méthode Coué qui ne seraient pas secoués par le troisième plan d’austérité annoncé en juillet par le premier ministre, Mariano Rajoy, en échange du plan de sauvetage accordé par Bruxelles aux banques espagnoles. Trois plans d’austérité successifs en huit mois, imposés par le Parti populaire (PP, droite) au pouvoir depuis novembre 2011. Ils ont plongé la population dans une "dépression collective", d’après le diagnostic du philosophe Fernando Savater, qui vient de publier une sorte de manuel de secours moral pour les jeunes au titre évocateur, Etica de urgencia ("Ethique de l’urgence", éd. Ariel).
Le gouvernement espère des "signes de reprise" dans certains secteurs en 2013, mais n’escompte pas sortir l’économie de la récession avant 2014. Pour le moment, les chiffres officiels égrènent leurs catastrophes : 4 625 000 personnes inscrites au chômage fin août (un actif sur quatre, et un sur deux parmi les jeunes), soit 38 200 personnes de plus qu’en juillet. Ce mois-là pourtant, le tourisme international ( "pétrole de l’économie" espagnole avec les exportations) a atteint un record historique, avec 7,7 millions de visiteurs, surtout allemands, français et britanniques. Ils ne sont pas uniquement venus par solidarité européenne : les prix des hôtels ont baissé. Les Espagnols ont obtenu des contrats de travail, quoique temporaires pour la plupart.
210 000 ENTREPRISES ONT FERMÉ EN CINQ ANS
Depuis 2007, quelque 210 000 entreprises - des PME dans leur immense majorité - ont fermé leurs portes, dont 47 000 au cours des douze derniers mois. Si la révolte collective n’est pas d’actualité, c’est, de l’avis général, parce que le secteur informel représente toujours un quart de l’activité du pays et que la sacro-sainte famille joue à plein le rôle de filet de sécurité pour ses membres affectés, en plus des banques alimentaires et des ONG. Les jeunes "indignés", eux, ont quitté la Puerta del Sol. "Ils étaient motivés par des problèmes concrets, ils les ont partagés dans un vaste forum, tout en découvrant l’art de la politique", analyse Fernando Savater.
En apparence, la capitale castillane n’a rien perdu de sa splendeur, de sa convivialité et de son dynamisme dans la crise. Des nuées de jeunes filles (l’archi-mini-jupe est très tendance) et de jeunes hommes chiquement décontractés ont envahi le quartier des rues Serrano et Goya pour une folle "nuit de la mode", le 6 septembre, où boutiques (de luxe) et grands magasins sont restés ouverts très tard, avec défilés et concerts. Mais, à midi, les jours ouvrés, les fonctionnaires de chaque établissement public ou de ministère descendent dans la rue et bloquent la circulation pendant un quart d’heure : ils estiment payer un trop lourd tribut (salaires gelés après avoir baissé de 5 %, suppression de leur prime de Noël et de jours fériés, coupures de postes), alors que les plus hauts salaires du privé ne sont pas mis à contribution.
Ce blocage des rues exaspère les 16 000 taxis de la ville, limités depuis peu à seize heures de travail par jour, six jours par semaine, pour qu’un même véhicule ne soit plus utilisé par plusieurs chauffeurs. Ceux-ci attendent en queue au centre-ville. Gare au client qui n’aura besoin que d’une courte course ! L’un de ces chauffeurs montre à qui veut le voir le psoriasis qui lui tache le bras, conséquence, dit-il, du stress des fins de mois à boucler.
"ÉLÉPHANTS BLANCS"
Les panneaux "Se vende" sont fréquemment accrochés aux immeubles dans la petite et la grande banlieue madrilène. On y rencontre aussi des "éléphants blancs", stigmates des années de folie des grandeurs durant lesquelles il s’est construit, dit-on, autant de bâtiments ou logements en Espagne que dans tout le reste de l’Europe.
Inauguré en 2009, le centre olympique de tennis du parc Manzanares la Caja Magica ("Boîte magique"), conçue par l’architecte français Dominique Perrault, est quasi vide. La fédération madrilène de tennis et le club de foot Real Madrid s’en sont détournés car ses coûts étaient trop élevés. La Caja Magica, déficitaire, n’abrite plus qu’une équipe de formule 1 et ses ateliers... Au sud-ouest de Madrid, le vaste centre culturel tout neuf d’Alcorcon (168 000 habitants) n’ouvrira pas ses portes de sitôt : la municipalité n’a pas de quoi achever les travaux. Autour de la capitale, deux sociétés concessionnaires d’autoroutes sont en cessation de paiement. La ville nouvelle de Seseña, que le promoteur mégalomane Francisco Hernando a abandonnée après avoir construit 5 600 logements sur les 13 800 prévus, offre un spectacle de désolation dans ses avenues surdimensionnées. Dans tout le pays, on ne compte plus les aéroports, aujourd’hui déficitaires, dont chaque petite ville a voulu se doter. Celui de Castellon (communauté de Valence) n’a jamais vu atterrir un seul avion.
Sur les causes de la bérézina espagnole, observateurs et analystes s’accordent. Jusqu’à la crise financière mondiale de 2008, l’Espagne avait un budget proche de l’équilibre, et son endettement diminuait, grâce à des taux de croissance tirés par le boom de la construction dans les villes et le long des côtes. Mais le pays n’a pas vu venir la catastrophe, en dépit des avertissements, européens notamment, alors que le prix de l’immobilier grimpait démesurément (de 44 % de 2004 à 2008). Facteur aggravant : les banques ont emprunté sans compter sur les marchés internationaux pour prêter allègrement aux promoteurs et aux particuliers, plutôt que de s’appuyer sur les dépôts des épargnants.
PROJETS PHARAONIQUES DE CASINOS
Le coup de grâce est survenu en mai quand la quatrième banque espagnole, Bankia, créée en 2010 pour sauver et fusionner sept caisses d’épargne, a failli à son tour, affolant les marchés et les agences de notation. Bankia était pourtant dirigée par un as de la finance, Rodrigo Rato, ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et ancien ministre de l’économie de José Maria Aznar, le premier ministre de droite qui a dirigé l’Espagne de 1996 à 2004.
Sur les hommes et sur les investissements bancaires autant qu’immobiliers, la prudence devrait donc être désormais de mise. Voilà cependant que Madrid et Barcelone s’apprêtent à se lancer dans de pharaoniques projets de casinos, au financement des plus incertains et à la rentabilité hypothétique dans le contexte économique actuel. Après avoir fait monter les enchères entre ces deux capitales aux rivalités ancestrales, le milliardaire américain Sheldon Adelson (mécène du candidat républicain Mitt Romney aux Etats-Unis, soutien de Benjamin Nétanyahou en Israël et roi des casinos à Las Vegas et à Macao) a choisi les environs de Madrid, vendredi 7 septembre, pour y implanter un mégaprojet baptisé Eurovegas : douze hôtels avec casinos, neuf théâtres, trois terrains de golf et des salles de congrès. Il fait miroiter la création de 250 000 emplois, à condition que les banques espagnoles fournissent... 65 % de la première tranche de travaux, évaluée à 6,8 milliards d’euros.
Pour ne pas être en reste, la Catalogne, gouvernée par une coalition nationaliste de deux partis de centre droit, a dévoilé le même jour un projet de six parcs thématiques (avec hôtels et casinos) de 4,7 milliards d’euros. "Barcelone World" devrait être construit sur un terrain de La Caixa, la première caisse d’épargne catalane, et devrait créer 40 000 emplois, si le promoteur Veremonte trouve des investisseurs...
Répondant à la gauche, qui redoute l’arrivée d’argent sale et de ses corollaires mafieux avec ces casinos, le Parti populaire a estimé que "tout projet susceptible de générer des emplois est le bienvenu".
"AU BORD DU KRACH MORAL"
A Madrid, le gouvernement est aux abois. Comment faire face, en période de récession, à une échéance de quelque 30 milliards d’euros au mois d’octobre sans recourir - une humiliation - au programme de rachat de dette que vient d’offrir la Banque centrale européenne, sous condition ? Comment répondre aux appels à l’aide de la Catalogne, de l’Andalousie, de Valence et de Murcie dont les récentes demandes d’aide se chiffrent en milliards ? Faudra-t-il demander d’autres sacrifices à la population, alors qu’elle est déjà, estime le sociologue Fermin Bauza, "au bord du krach moral" ?
D’après le dernier sondage publié par le quotidien El Pais, 84 % des Espagnols ne font pas ou peu confiance au premier ministre Rajoy et 70 % estiment qu’il improvise dans la gestion des affaires du pays. "Le gouvernement avance en aveugle, comme un pilote qui appuie sur toutes les pédales sans contrôler son véhicule", assène Ignacio Camacho, chroniqueur du quotidien ABC, pourtant proche de la droite. Tout aussi grave selon lui, les socialistes sont autant déconsidérés que le PP. En partie parce que l’ex-premier ministre Jose Luis Zapatero (2004 à 2011) a nié la réalité de la crise et de la bulle immobilière avant d’adopter tardivement les premières mesures visant à redresser la barre.
Son successeur à la tête du PSOE, Alfredo Perez Rubalcaba, est désapprouvé par 74 % de la population en tant que leader de l’opposition, d’après le même sondage. "Les Espagnols sont très fiers de leur démocratie depuis la mort de Franco, poursuit Ignacio Camacho. Mais pour la première fois, le lien entre le peuple et ses représentants politiques est en train de se rompre. Certains élus ne peuvent plus s’installer dans un restaurant ou un café sans se faire huer."
DIX-SEPT PETITES ESPAGNE
Pour nombre d’observateurs madrilènes, la seule solution est de recourir à l’aide de l’Europe, tout en procédant à de profondes réformes afin de diminuer drastiquement les duplications de pouvoirs entre le gouvernement central et les dix-sept communautés autonomes, ainsi que leur coût. La Constitution de 1978, pour répondre aux revendications du Pays basque et de la Catalogne, a attribué à toutes les régions des pouvoirs autonomes en matière de développement économique, d’éducation, de santé ou de justice. "Dans cette union des mauvaises volontés, on a ainsi créé dix-sept petites Espagne, dotées chacune d’un Parlement, d’un gouvernement et d’une administration. Sous elle se superposent des provinces et des regroupements de municipalités", résume le commentateur politique Arcadi Espada, catalan mais opposé au nationalisme, "cette force destructrice".
Les dix-sept communautés ont elles-mêmes créé des entreprises publiques pléthoriques. "L’Etat central est incapable d’en connaître le nombre exact, assure Ignacio Camacho. La seule Andalousie en aurait environ 300, qui emploieraient 22 000 personnes, actuellement au chômage technique pour la plupart." Réformer en profondeur ce système est nécessaire, estime l’économiste Juan Ignacio Crespo, mais ouvrir ce débat est de la "dynamite", tant le système se fonde sur le clientélisme. Est-ce un début ? La présidente de la Castille-La Manche, Maria Dolores de Cospedal (droite), vient de décider de diminuer de moitié le nombre de députés dans son Parlement, par mesure d’économie. Et toutes les autonomies, sauf la Catalogne et le Pays basque, ont accepté que leurs bureaux commerciaux respectifs à l’étranger soient intégrés à la représentation espagnole pour limiter les frais.
Dans la gestion des dossiers nationaux, l’éducation offre un bon exemple des problèmes qui se posent à l’Union ibérique. Ainsi, l’Espagne affiche avec Malte le plus fort taux européen d’abandon scolaire - les jeunes de 18 à 24 ans qui ont quitté l’école sans terminer leur cycle secondaire étaient 26,5 % en 2011. En éducation, le gouvernement central madrilène a compétence pour établir les programmes, les niveaux aux examens, le nombre d’élèves par classe et les niveaux de crédits accordés aux communautés autonomes. Pas plus. Pour aborder l’abandon scolaire - sa priorité, avec le gaspillage des ressources -, le ministre de l’éducation, Ignacio Wert, doit convaincre et négocier avec ses homologues des dix-sept autres capitales espagnoles. "En huit mois, nous avons organisé six conférences sectorielles", nous dit-il. Avant d’ajouter, dans un soupir : "C’est lourd."
Martine Jacot
Chronologie de la récession espagnole
2008 Au troisième trimestre, l’Espagne entre en récession avec l’explosion de la bulle immobilière, qui a porté son économie pendant dix ans. En mars, José Luis Rodriguez Zapatero avait été reconduit à la tête du gouvernement après la victoire de son Parti socialiste (PSOE) aux élections législatives.
2009 Face à la crise financière mondiale, l’Espagne adopte un plan de relance. Il prévoit notamment un rabais fiscal de 400 euros pour tous les contribuables, des projets d’infrastructure pour un montant de 8 milliards d’euros et la poursuite du versement d’un "chèque bébé" de 2 500 euros pour chaque nouveau-né, instauré en 2007.
En mai, Madrid crée un fonds spécial de soutien aux banques, le FROB, et exhorte les caisses d’épargne à fusionner, après avoir secouru la Caja Castilla- La Mancha. Lors des douze mois suivants, le nombre de caisses d’épargne, qui ont massivement distribué des prêts immobiliers, passe de 45 à 17. Le déficit public espagnol atteint 11,2 % de son PIB.
2010 Au premier trimestre, le taux de chômage atteint 20 % de la population active pour la première fois en près de treize ans. Le gouvernement supprime le rabais fiscal, diminue l’impôt des PME qui maintiennent ou augmentent le nombre des salariés. L’économie espagnole sort provisoirement de récession grâce à ses exportations.
En mai, José Luis Zapatero annonce des mesures d’austérité : les salaires de la fonction publique sont baissés de 5 %, le "chèque bébé" est supprimé et le montant des pensions de retraite est gelé.
En juin, le gouvernement adopte une réforme du marché du travail (assouplissement des conditions de licenciement pour les entreprises en déficit), approuvée par le Parlement en septembre. Elle sera complétée par une modification du cadre des négociations collectives. En juillet, le taux de TVA passe de 16 à 18 % (de 7 à 8% pour le taux réduit).
2011 En janvier, une loi porte progressivement de 65 à 67 ans l’âge de départ à la retraite.
En mai, le mouvement des "indignés" (indignados) prend corps avec l’occupation de places publiques, notamment la Puerta del Sol à Madrid, par des jeunes contestant les choix politiques du gouvernement mais aussi de l’opposition conservatrice.
En septembre, à la faveur d’un accord entre socialistes et conservateurs, le Parlement modifie la Constitution pour contraindre les futurs gouvernements à présenter chaque année des budgets équilibrés, hors période de crise.
Au troisième trimestre 2011, la croissance économique est nulle. Le taux de chômage atteint 21,5 %.
A l’issue des législatives anticipées du 20 novembre, le Parti populaire (droite), dirigé par Mariano Rajoy, retrouve le pouvoir, après sept ans et demi dans l’opposition. Avec 44,6 % des voix, il obtient 186 sièges de députés sur 350, contre 110 pour le PSOE. Il présente, le 21 décembre, un gouvernement avec seulement treize ministres.
Le 30 décembre, le gouvernement adopte par décret-loi des mesures urgentes pour redresser l’économie, retombée en récession : les traitements des fonctionnaires sont gelés, leur semaine de travail passe de 35 à 37 heures et demie, le salaire minimum est bloqué pour la première fois depuis 1966 (à 641 euros par mois), l’impôt sur le revenu est augmenté (de 0,75 à 7 % pour les tranches les plus élevées) de même que l’impôt sur les biens immeubles, mais les pensions de retraite sont revalorisées de 1 %, et la déduction fiscale pour l’achat d’un logement est restaurée. Pour l’année 2011, le déficit public atteint 8,9 % du PIB, dont 2,9 points pour les régions.
2012 Le 11 février, le gouvernement Rajoy adopte une nouvelle réforme pour assouplir le marché du travail, alors que le chômage atteint près de 23 %. : réduction des indemnités de licenciement de 45 jours par année d’ancienneté à 33 jours (20 jours si l’entreprise est déficitaire) avec un plafond à deux ans de salaire ; création d’un CDI avec une période d’essai d’un an ; possibilité pour les employeurs de réduire les salaires et le temps de travail en cas de chute du chiffre d’affaires. Le 19 février, des centaines de milliers de manifestants protestent contre cette réforme, avant une grève générale, le 29 mars.
Le 16 février, le gouvernement oblige les banques et caisses d’épargne à provisionner 52 milliards d’euros supplémentaires sur les actifs immobiliers toxiques.
Le 7 avril, deuxième plan d’austérité du gouvernement Rajoy : réduction de 17 % en moyenne des budgets des ministères, augmentation de l’impôt pour les grosses entreprises, augmentation des taxes sur le tabac et du prix de l’électricité (hausse totale de 28 % en deux ans et demi). La Banque d’Espagne adopte un plan d’assainissement du secteur bancaire.
Le 9 mai, la quatrième banque espagnole, Bankia, issue de la fusion de sept caisses, est nationalisée : son plan de sauvetage est estimé à 23,5 milliards d’euros. Le gouvernement, qui a dû aussi nationaliser Banco de Valencia, Catalunya Caixa et Novagalicia Banco, oblige les banques à effectuer 30 milliards d’euros de provisions sur leurs actifs considérés comme "sains".
Le 7 juin, l’agence de notation Fitch Ratings dégrade la note espagnole de trois crans à BBB, ce qui pousse l’Espagne à demander l’aide du Fonds européen de stabilité financière, créé en 2010.
Le 9 juillet, les ministres des finances de la zone euro entérinent un plan de recapitalisation des banques espagnoles, d’un maximum de 100 milliards d’euros, sous condition de régulation. Selon les audits indépendants réalisés fin juin à la demande de Madrid, les besoins du secteur bancaire espagnol s’élèvent à 62 milliards d’euros.
Le 11 juillet, annonce d’un troisième plan d’austérité, destiné à économiser 65 milliards d’euros sur deux ans et demi : hausse de la TVA de 18 % à 21 % (de 8 % à 10 % pour le taux réduit, appliqué notamment à l’hôtellerie), baisse de subventions, réductions d’avantages fiscaux, réductions de dépenses dans les ministères, privatisations d’entreprises publiques et réduction d’un tiers du nombre de conseillers municipaux. Pour les fonctionnaires, suppression de leur prime de Noël (mais maintien de leur 13e mois) et réduction de leurs jours de congé. Les retraités paieront 10 % du prix de leurs médicaments (toujours gratuits pour les retraités non imposables) et les actifs entre 40 % et 60 % en fonction de leurs revenus. Les chômeurs de plus de sept mois verront leurs indemnités réduites. L’objectif du déficit public est fixé à 6,3 % du PIB pour 2012, 4,5 % pour 2013 et 2,8 % pour 2014, conformément à ce qu’a autorisé Bruxelles en échange de ce nouveau plan.
Le 28 août, la Catalogne demande une avance de 5 milliards d’euros au fonds (doté de 18 milliards d’euros) créé par Madrid en juillet pour permettre aux régions de se financer. Les jours suivants, l’Andalousie demande une avance de 1 milliard d’euros, Valence de 4,5 milliards et Murcie de 300 millions.
Le 31 août, le gouvernement espagnol créé une banque de défaisance (banco malo) destinée à rassembler tous les actifs toxiques des banques qui ont demandé l’aide de l’Etat. La valeur des prêts bancaires espagnols à hauts risques est estimée à 156 milliards d’euros.
Le 6 septembre, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, annonce que son institution pourra acheter à l’avenir de la dette d’un Etat de la zone euro sur le marché de la revente, à condition que le pays concerné fasse appel en parallèle aux fonds de secours européens (FESF, MES) et accepte les réformes exigées en contrepartie. Le gouvernement espagnol estime qu’il n’aura pas à utiliser à court terme le "filet de sécurité" offert par la BCE.