COUP D’ÉTAT AU PARAGUAY Reprise en main américaine en Amérique Latine ?

Alors qu’on prédit une attaque du dollar, de la dette et des banques américaines pour l’automne, à la veille de la réélection probable de Barak Obama (Hillary Clinton en réalité !), les vieilles oligarchies et indirectement les Etats-Unis semblent vouloir reprendre les choses en main en Amérique latine.

Michel Lhomme
le 03/07/2012

Pour la deuxième fois en trois ans, l’Amérique latine est confrontée à un coup d’Etat « constitutionnel » dans l’un de ses pays. Après le Honduras, c’est au Paraguay de goûter aujourd’hui le retour aux affaires de la droite conservatrice par des moyens certes à première vue légaux sur le papier, mais illégitimes dans les faits. Le « coup d’état » paraguayen s’inscrit en tout cas dans la mise au pas des processus progressistes démocratiques latino-américains, en attendant les élections du 7 octobre au Venezuela.

Leur offensive poursuit deux objectifs principaux : d’une part, déstabiliser, au niveau national, des présidents élus menant des politiques de transformation politique et sociale (et ce, par le biais de campagnes médiatiques et de troubles sociaux et politiques pouvant aller jusqu’au renversement « légal » des gouvernements en place lorsque les conditions le permettent – cas de la Bolivie, de l’Equateur et du Pérou ; d’autre part, enrayer, au niveau régional, la dynamique d’intégration politique en marche, notamment depuis la création de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) en 2008 à Brasilia (Brésil), dont le siège du secrétariat général permanent est situé à Quito (Equateur), et dont la présidence pro tempore était assurée…curieux hasard… par le Paraguay pour l’année 2011-2012. Il est de ce point de vue significatif de noter qu’Unasur – regroupant l’ensemble des 12 pays d’Amérique du Sud - a été qualifiée d’initiative « chaviste » par l’un des représentants du nouveau pouvoir en place à Asunción...

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