Indios de Brasil

Los indios de Raposa do Sol ganan la guerra Les Indiens de la Raposa Serra do Sol, seuls maîtres de leur réserve

El Supremo brasileño ordena la salida inmediata de los arroceros que invadieron parte de la reserva indígena

JUAN ARIAS - Río de Janeiro - 19/03/2009


A l’extérieur de la Cour suprême du Brésil, plusieurs dizaines d’indigènes, torse nu et en peintures traditionnelles, ont fêté la décision. (Photo : Reuters)

Les Indiens de la Raposa Serra do Sol, seuls maîtres de leur réserve

Article publié le 20/03/2009

La démarcation de la réserve Raposa Serra do Sol, objet de discorde entre cinq ethnies d´Indiens et des fermiers blancs, a été confirmée. La Cour suprême reconnaît le droit des 19 000 Indiens, obligeant les planteurs de riz à quitter leurs parcelles. Une décision symbolique, qui fera jurisprudence.

De notre envoyée spéciale à Brasilia, Annie Gasnier

En bermuda ou en pagne, le corps peint et la tête ceinte de cocardes en plumes, trente Indiens sont sortis jeudi soir de la Cour suprême en chantant victoire sur l´Esplanade des Trois pouvoirs de Brasilia. Dessinés dans le dos, les contours de leur réserve, la Raposa Serra do Sol, où 19 000 Indiens sont désormais les seuls maîtres de leur destin.

Les juges de la Haute cour ont approuvé la démarcation « en continu » d´un territoire de 17 000 km², légalisé par un décret du président Lula en avril 2005. Le groupe de planteurs de riz qui contestait la démarcation est débouté, à l´issue d´une bataille judiciaire épique et symbolique, qui durait depuis plus de vingt ans.

Dans la salle d´audience, les Indiens en costumes traditionnels faisaient face aux fermiers blancs et leurs avocats en costume-cravate séparés par les onze juges en toge. « Nous espérons que la Cour suprême mettra fin aux violences dont nous souffrons depuis des années », a déclaré, radieux, Julio, de l´ethnie Macuxi, président du Conseil indigène du Roraima, venu à Brasilia écouter les juges.

« Cette décision conforte la politique suivie par les autorités depuis la Constitution de 1988, qui a reconnu des droits aux peuples indigènes », précisait à l´issue de l´audience le président de la Fondation nationale de l´Indien (Funai) qui supervise les 616 réserves du Brésil. « Les terres indigènes appartiennent à l´Etat et sont de fait retirées du marché capitaliste, précise Marcio Meira, leur exploitation économique dépendant du vote d´un projet de loi, bloqué au Congrès ».

Les autorités de l´Etat du Roraima, gouverneur en tête, s´étaient alliées aux fermiers contre le décret présidentiel. Mais les derniers riziculteurs à refuser les indemnisations devront abandonner leurs 15 000 hectares où d´énormes moissonneuses tentent encore d´achever la récolte en cours. « Nous sommes fatigués de cette lutte, et on se laissera expulser par les policiers surarmés qui sont déjà sur place », a avoué le leader des « résistants ».

« On assiste à une politique de terre brûlée en Amazonie, comme firent les Russes devant l´armée allemande pendant la Seconde guerre mondiale, dénonce Paulo Quartiero, or cette politique est un génocide contre les Indiens, qui meurent de faim sur leurs terres ». Selon lui, « cette décision bénéficie uniquement aux ONG de pays mis en faillite par la crise financière ».

Les défenseurs de la cause indienne saluent une victoire, dans un contexte « où les secteurs les plus rétrogrades de la société, se sont exprimés dans les médias contre les habitants ancestraux de la Raposa Serra do Sol ».

Mais les 19 « conditions » ajoutées par les juges à leur sentence, préoccupent déjà les Indiens et leurs alliés : « Une victoire à la Pyrrhus , estime Vincenzo Lauriola, conseiller pour l’environnement à la Funai, par exemple, l´impossibilité d´amplifier certaines réserves, va poser problèmes dans des zones toujours en litige ».

http://www.rfi.fr/actufr/articles/111/article_79374.asp

Tras años de luchas contra los arroceros que invadieron parte de la reserva indígena Raposa do Sol, en el Estado brasileño de Roraima, de 1,7 millones de hectáreas, donde viven 20.000 indios, éstos han ganado este jueves la batalla final. El Supremo Tribunal Federal dio su voto definitivo a favor de los indígenas. Ahora todos los no indios que desde hace años estaban incrustados en la reserva tendrán que abandonarla. El tribunal ha decidido también que la retirada sea inmediata.

El voto fue casi por unanimidad: votaron a favor diez de los 11 jueces del tribunal. Votó en contra sólo el magistrado Marco Aurelio Mello, que leyó un alegato de 120 páginas durante seis horas. La decisión del Supremo, que ya a finales del año pasado había votado mayoritariamente a favor de mantener la reserva para los indígenas, había sido aplazada hasta ahora por petición del magistrado Mello, que quería seguir reflexionando sobre el tema.

En 2005, el presidente Luiz Inácio Lula da Silva había decidido la entrega de la reserva a los indígenas y la salida de los arroceros, pero las autoridades del Estado de Roraima, favorables a los arroceros, acudieron al Supremo considerando el decreto presidencial anticonstitucional. El Supremo decidió este jueves definitivamente la cuestión.

Ahora los arroceros y todos los no indios que están en la reserva tendrán que abandonarla definitivamente. El Supremo aún tendrá que dilucidar algunas cuestiones levantadas incluso por los magistrados que votaron a favor de los indígenas. Por ejemplo, cómo indemnizar a todos aquellos que tendrán que dejar sus actividades en la reserva, o qué hacer con los blancos que, por ejemplo, están casados con indígenas y tienen hijos con ellas. O bien cuáles serán los plazos para la retirada de los no indios o quiénes serán los encargados de llevar a cabo la salida de los no indios del lugar.

La importancia de la sentencia del Supremo a favor de los indios de Roraima radica en el hecho de que decenas de otras reservas esperan también una decisión definitiva desde hace años y que ahora podrá ser agilizada con dicha sentencia, que sin duda creará jurisprudencia.

Los indios favorables a la presencia de los blancos en la reserva, los más ricos, asistieron durante todo el día a las discusiones en directo de los magistrados del Supremo a través de la televisión. Los indígenas contrarios a la presencia de los arroceros, sin televisión ni radio, llamaban a los líderes comunitarios presentes en Boa Vista, capital de Roraima, por un teléfono público. Cerca de mil indígenas comenzaron los festejos con cantos y danzas antes aún de saber el resultado definitivo pero que se anunciaba favorable a ellos enarbolando pancartas en las que agradecían a los magistrados su decisión.

http://www.elpais.com/articulo/internacional/indios/Raposa/do/Sol/ganan/guerra/elpepuint/20090319elpepuint_18/Tes