Cine: "Vicky Cristina Barcelona", de Woody Allen

Penélope Cruz, le diable au corps "He retratado una Barcelona romántica, exótica y estimulante"

Par Laurence Haloche. 03/10/2008.

La présence virevoltante de Penélope Cruz capte l’attention de bout en bout.

Dans le nouveau et formidable film de Woody Allen, la comédienne espagnole est drôle, imprévisible, volcanique... En un mot : diabolique. Une performance d’actrice.

Dans Vicky Cristina Barcelona, on ne voit qu’elle. Penélope Cruz a beau ne débouler, comme les maris de Feydeau, qu’au deuxième acte, elle subjugue. Immédiatement. Son rôle d’ex-épouse hystérico-dépressive la dévoile plus drôle, plus excessive et plus convaincante que jamais. Du grand art. Logorrhée hilarante. Repartie incisive. Extravagance de la posture. Cocasserie tendre. Impossible de ne pas penser aux mots de Dalí qui affirmait : « L’unique différence entre un fou et moi, c’est que moi je ne suis pas fou. »

Pas folle du tout, Penélope Cruz en a, à l’écran, toutes les apparences. Sa présence virevoltante capte l’attention de bout en bout. Sans partage. En deçà de ses performances habituelles, la pâlichonne Scarlett Johansson passerait presque inaperçue. Seul Javier Bardem tient tête à la brune ibérique. Ces deux-là sont de la même espèce. Ils partagent un tempérament affirmé, de l’audace. Ils savent se jouer de la vie avec d’autant plus d’habileté qu’ils sont en phase avec leur époque et en ont compris les mécanismes. Née dans la banlieue de Madrid, Penélope Cruz est une trentenaire de son temps. De l’étudiante d’Erasmus, elle a le profil de l’expatriée volontaire qui, dès l’âge de 17 ans, décide de voyager à l’étranger pour travailler. Son père est carrossier. Sa mère, qui tient un salon de coiffure, a espéré secrètement pouvoir coiffer son aînée du voile des religieuses. Mais d’autres ambitions animent sa fille : après dix ans de danse classique, elle choisit de devenir comédienne. Prendre le taureau par les cornes n’effraie pas la Madrilène. Comme Juan Belmonte manie les banderilles dans les arènes de la Maestranza, elle vise juste dès sa deuxième prestation sur grand écran. Campée sous les cojones d’un bovidé de carton-pâte, la demoiselle apparaît nue dans Jamón, jamón (1992) de Bigas Luna.

« C’est la Rolls-Royce des actrices espagnoles »

Le renouveau artistique espagnol a libéré les meurs, mais c’est toujours le désir des hommes qui fait naître les actrices. En la voyant, Pedro Almodóvar trouve la muse qu’il recherchait depuis vingt-cinq ans et lui offre un rôle de nonne enceinte amoureuse d’un travesti dans Tout sur ma mère (1999). Sa performance lui vaut une nomination aux Oscars : une première pour une artiste espagnole. Impossible d’oublier le regard de braise de ce beau brin de fille dont la présence rappelle les divas du néoréalisme italien. Penélope Cruz féminiserait les anges si le pouvoir lui en était donné.

Sa foi en elle-même l’a conduite sur la voie des seigneurs de Hollywood. On l’a vue notamment dans Blow, de Ted Demme, The Hi-Lo Country, de Stephen Frears, Vanilla Sky, de Cameron Crowe, Chromophobia, de Martha Fiennes. Son succès aux Etats-Unis fait écho à celui d’autres señoritas, Salma Hayek ou Jennifer Lopez, qui imposent l’exotisme de pulpeuses conquistadores en jupons courts. Penélope Cruz est une actrice européenne capable de jouer dans quatre langues espagnol, anglais, italien et français. Elle a dernièrement retrouvé Pedro Almodóvar pour Los Abrazos rotos (sortie prévue en mai, au moment du Festival de Cannes...), a tourné The Good Night, de Jake Paltrow et Elegy, d’Isabel Coixet, adapté de The Dying Animal du romancier Philip Roth, un auteur que la jeune femme dit affectionner tout particulièrement. Rob Marshall lui a également réservé une place dans sa comédie musicale, Nine, aux côtés de Daniel Day-Lewis, Nicole Kidman, Judi Dench et Marion Cotillard.

Penélope Cruz est une « madame de Maintenant » capable de séduire un poète ou un roi, de charmer des réalisateurs aussi différents que Mathieu Kassovitz, Breck Eisner ou Woody Allen. Une rencontre éclair de trois minutes aura suffi pour que le metteur en scène new-yorkais, impressionné par sa performance dans Volver, lui écrive le rôle passionné de María Elena. « Elle est sexy, magnifique, elle avait tout pour incarner ce personnage, dit-il de sa nouvelle recrue. Tout ce qu’elle fait dans le film est d’un parfait réalisme. C’est la Rolls-Royce des actrices espagnoles. Elle aura une longue carrière. Comme Sophia Loren, elle est douée, perfectionniste et passionnée. »

Sollicitée partout et par tous, cette actrice suractive (« depuis l’âge de 4 ans », précise-t-elle) souhaiterait néanmoins ralentir son rythme de travail pour trouver, entre Madrid et Los Angeles, davantage de temps à consacrer à son couple, à sa famille et aux autres. Car la militante Penélope Cruz aime, dès qu’elle en trouve l’occasion, clamer haut et fort la bonne parole. Souvent impliquée dans les combats humanitaires, elle a rencontré le dalaï-lama à l’occasion d’une exposition de photos qu’elle organisait sur le Tibet, en 1998, à Barcelone. Il y a quelques années, elle a travaillé plusieurs semaines avec mère Teresa à Calcutta. Ainsi sont les femmes aujourd’hui : des VRP du ceur avec un regard un peu malin et très coquin que la morale réprouve. Avec Penélope Cruz, et pour quelques années encore, le diable a trouvé sa créature. Mi-ange, mi-démon... A se damner sans hésiter. n

Vicky Cristina Barcelona, en salles le 8 octobre.

http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/10/04/01006-20081004ARTFIG00078—un-americain-au-chevet-du-mal-francais-.php

"He retratado una Barcelona romántica, exótica y estimulante"

Allen presenta en la ciudad su último filme, un auténtico reclamo turístico

FERMÍN ROBLES - Barcelona - 21/09/2008

Con un hilo de voz y su proverbial timidez, Woody Allen presentó ayer en Barcelona su último largometraje, que finalmente se ha estrenado en la ciudad que le sirvió de escenario. "He querido retratar un lugar exótico, romántico y estimulante para la imaginación de dos turistas norteamericanas que llegan a la ciudad de vacaciones. Un lugar con carisma y la receta del Mediterráneo", explicó el director arropado por Jaume Roures, productor de Vicky Cristina Barcelona, y Javier Bardem, que le echó un capote ante los medios.

Dice el cineasta que él es únicamente un urbanita que tiene en ciudades como Nueva York su hábitat natural y que no pretende descubrir a los barceloneses el lugar en el que residen, sino utilizarlo como telón de fondo para rodar el alocado verano de dos jóvenes del otro lado del Atlántico. La película está siendo allí un éxito y se prevé que desencadene próximamente una oleada de turistas hacia Barcelona. Para Allen, "la ciudad está en una fase de explosión mundial como París hace unos años"

Para los primeros espectadores catalanes, la Barcelona que aparece en la pantalla es sólo una ciudad de postal. No faltan planos para captar la majestuosidad de la Sagrada Familia, la azotea de La Pedrera recortada sobre el horizonte o el colorido de Las Rambla floreada. Incluso un callejón del Raval en el que habitualmente esperan las prostitutas tiene su poesía a través del objetivo de Allen.

Scarlett Johansson encarna a la más burbujeante de las dos turistas y Rebecca Hall le sirve de contrapunto interpretando a una chica aparentemente más centrada, a punto de casarse y que prepara una curiosa tesis sobre "la identidad catalana". Es una de las pocas referencias a la cultura local que incorpora el filme. "La diferencia [con la cultura española] es conocida fuera de aquí y elegí que uno de mis personajes estudiara ese aspecto como la presentación de un tema intelectual", explicó el director sobre el guiño.

Uno de los puntos fuertes de la película es el reparto, en el que Penélope Cruz suena ya para varios premios como actriz secundaria. "Cuando te llama Woody Allen sólo puedes responder: ’¿Cuándo y dónde?", exclamó Bardem, agradecido al cineasta por la brillantez de escenas como la que le lleva a presentarse ante Vicky y Cristina para proponerles un sensual fin de semana en su dormitorio sin llevarse un tortazo. "Yo me dedico a contratar personas con talento, les doy completa libertad y, finalmente, me llevo todo el mérito", bromeó Allen.

http://www.elpais.com/articulo/cataluna/He/retratado/Barcelona/romantica/exotica/estimulante/elpepiespcat/20080921elpcat_7/Tes

Estallidos de talento

JAVIER OCAÑA 19/09/2008

Las buenas películas no siempre forman un entramado rotundo y sin fisuras. El cine tiene a veces el encanto de la imperfección, de lo realizado quizá a toda prisa, aunque con la fuerza de los golpes de genio (o de ingenio). Buena parte del cine de Woody Allen tiene tales características, aunque quizá en su etapa británica predomine la decepción por encima de la excelencia. Vicky Cristina Barcelona, su primera obra filmada y producida en España, parece escrita a toda velocidad, rodada a salto de mata y sin equilibrio en la dirección de actores. Sin embargo, es un torrente de frescura. Sexy, divertida y seguramente mucho más compleja de lo que parece, contiene una mordaz visión de las relaciones afectivas, cargada de vitriolo y de un humor negro y sangrante que apabulla por su desesperanza.
Dos torrentes

Lo primero que llama la atención es su fórmula narrativa. Apenas se hacen películas comandadas por un narrador omnisciente y el choque inicial resulta lógico, aunque más por la falta de costumbre que por la falta de adecuación a la historia. Hay en esa voz en off del narrador un exceso explicativo (sobre todo en relación con las particularidades turísticas de los ambientes), pero llegada la secuencia de presentación del personaje de Javier Bardem, el relato se viene arriba para no bajar. Bardem es una metralla con metrónomo; sus frases, cadenciosas y rotundas, escritas con desparpajo y pronunciadas con altanera seguridad, dejan boquiabierto al público. El actor se apodera en solitario del filme, aunque sólo hasta la mitad.

Es entonces cuando hace aparición el segundo torrente: Penélope Cruz y su personaje (o viceversa). El efecto inmediato es un engrandecimiento de la obra, a la par que un empequeñecimiento paulatino e inexorable de la supuesta sex symbol y estrella de la cinta, Scarlett Johansson, que a cada frase, a cada movimiento de Penélope, parece peor actriz y, sorpresas que da la vida, una chica más del montón. Las discusiones de Bardem y Cruz, mezcla de inglés y español (en versión doblada, los mejores momentos perderán todo su encanto), y filmadas por Allen sin apenas cortes, son las que provocan los estallidos de genio de Vicky Cristina Barcelona, su gran baza, su reveladora seña de identidad.

http://www.elpais.com/articulo/cine/Estallidos/talento/elpepuculcin/20080919elpepicin_6/Tes

Penélope Cruz: "Nunca había hecho de alguien tan inestable"

JACINTO ANTÓN - Barcelona - 21/09/2008

Seria, contenida, muy profesional, absolutamente lo opuesto a la desequilibrada María Elena, su personaje en Vicky Cristina Barcelona, Penélope Cruz habló ayer ante un grupo de periodistas de su trabajo en la película de Woody Allen. Ser 14 a su alrededor no impedía sentir su magnetismo, especialmente si te sentabas a su lado. Sus grandes ojos oscuros, las controvertidas pestañas, el mohín de la boca, la inquietante costumbre de chuparse una duricia en el pulgar y el minúsculo tatuaje en la cara interior de la muñeca resultaban tan hipnotizantes que era difícil concentrarse en la conversación. No obstante, logró toda la atención al hablar sobre el beso que se da con Scarlett Johansson en la película. "Le preguntamos a Woody cómo debíamos hacerlo, pero él se escurría. Se miraba la mano y empezó a preocuparse por una mancha nueva que decía que le había salido". Así que lo hicieron a su manera. Nadie se lo reprochará.

"Nunca había hecho un personaje tan inestable y me apetecía mucho investigarlo", dijo de María Elena. "Los personajes tan inestables de cabeza siempre me producen mucha compasión. No quería reírme de ella. Y en realidad olvidé que hacíamos una comedia hasta que vi la película proyectada. Al rodar pensaba que hacía un drama muy duro".

Sólo tuvo palabras de elogio para Allen. "Tiene un gran sentido del humor. Es educado y respetuoso, y nunca falso. Su sistema de rodar es muy peculiar: va a toda velocidad, tiene muy claro lo que quiere, toda la película en la cabeza, y no hace ni una toma de más".

"Con Woody me pasa lo mismo que con Pedro , aunque tienen un sistema tan diferente, con ambos sabes que estás en manos de un genio que sacará lo mejor de ti".

http://www.elpais.com/articulo/cataluna/Penelope/Cruz/habia/hecho/alguien/inestable/elpepiespcat/20080921elpcat_6/Tes